"Si tout le monde agissait comme moi, comment vivrions-nous ?"
- Loïck RL
- 20 oct. 2018
- 2 min de lecture
Peut-être est-ce une question que nous devrions tous nous poser avant d'agir. La tendance humaine va à extérioriser les erreurs, quand bien souvent nous avons notre part de responsabilité. Qui n'a jamais entendu "la société me rend comme ça, il faut s'adapter. On ne peut pas vivre dans une utopie si on veut vivre." Je suis désolé Rousseau, mais tu te trompes.
La société est un mot vague. Pour reprendre depuis le début, il désigne dans ce cas un groupe organisé d'humains. De facto, inculper la faute à cette société revient à accuser les hommes qui la composent, et in fine à s'accuser soi-même. Voilà un beau paradoxe : par couardise de se sentir coupable, nous accusons un système dont nous faisons partie et auquel nous apportons notre pierre nous aussi. Cela signifierait que, finalement, si cette sacro-sainte et mystique société rend les hommes mauvais, ce serait peut-être par notre faute ?
On ne peut pas changer le monde, mais nous pouvons avoir un impact sur ce qui nous entoure. C'est pourquoi, il serait intéressant que nous nous posions tous cette question avant de faire des choix : "Dans la situation dans laquelle je suis, si tout le monde agissait comme je le fais actuellement, comment vivrions-nous ? Serais-je plus ou moins riche, plus ou moins heureux, plus ou moins en sécurité au quotidien, plus ou moins en bonne santé ? Les autres hommes, qui sont mes égaux, seraient-ils eux aussi dans une situation meilleure ou pire qu'aujourd'hui ?". Répondre honnêtement à cela permet de savoir si nous participons à la construction d'une société saine, ou si au contraire nous sommes de ceux qui la rendent mauvaise.
Mise en contexte : Il y a quelques jours, j'ai parlé à un Français. Tombé amoureux de la Colombie il y a quelques années, il y vit aujourd'hui environ 4 mois par an. Vînt alors la question de comment il gagnait sa vie. Il travaille en saisonnier en France, puis quand il touche le chômage et le RSA il vient en Colombie. Mais ce n'est pas tout, au fil des discussions, il me parle d'un revenu secondaire. En effet, il achète des émeraudes pour pas chères en Colombie, et les revend à des joailliers en France. Ne pouvant être d'accord avec sa manière de fonctionner, je lui ai dit qu'il avait un état d'esprit colonial, et que si des étrangers avec une monnaie plus puissante faisaient de même en France, il serait le premier à devenir raciste. Il m'a répondu que je vivais dans une utopie, et que si je voulais vivre il faudrait m'adapter un jour. Il a ajouté que ce n'était pas de sa faute, que si le système était mauvais c'était à cause des gouvernements, et que de toute façon si lui ne le faisait pas, quelqu'un d'autre le ferait. Oui mais voilà, aujourd'hui il ne sert à rien d'accuser les autres, puisque c'est lui qui le fait.
Ciao Loick, quel plaisir de lire tes aventures c'est un peu comme voyager aussi ! Je vois que tes rencontres t'enrichississent et mettent en valeurs tes grandes qualités humaines. A bientôt cher ami !
Il est évident que ce genre de personnage est un gros profiteur, que la société et le système qu'il n'apprécie pas l'aide beaucoup, RSA, chômage. Avec ce qu'il a touché comme allocations, il doit se sentir comme une personne très aisée en Colombie. En plus il trafique un peu avec des pierres précieuses. Cela doit lui mettre "du beurre dans les épinards" quand il rentre en France. Maintenant déclare-t-il tout aux douanes quand il achète? Peut-être pas.