Chapitre 2 : Mes débuts en stop : entre découvertes et galères
- Loïck RL
- 20 oct. 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 nov. 2018
Ouaw, il s'en est passé des choses depuis la dernière fois ! Bien sûr, comme je suis seul et que personne ne me voit, je pourrais dire que faire du stop me fut inné, et que ma capacité de réflexion inouïe m'a amené à agir comme il le fallait dès le début. Mais bon, ça n'aurait pas un grand intérêt scénaristique. Par où commencer alors..?
Revenons là où nous nous étions quitté. J'ai donc à cet instant là pour intention de rejoindre Salento depuis Girardot en stop (pour celles et ceux qui ont des lacunes en géographie colombienne, vous trouverez les infos dans l'onglet "Mon itinéraire"). Je pense rejoindre Ibagué dans un premier temps, puis Armenia et enfin Salento. Je me pose à partir de 11h30 donc dans une station essence pour demander aux gens y passant s'ils peuvent me déposer aussi loin que possible sur mon chemin. Oui mais voilà, la plupart sont des Bogotanos rentrant chez eux après s'être reposés durant le week-end. Et donc pour faire simple, personne ne va dans ma direction. Une dame travaillant à la station essence, prise de pitié pour moi, me propose 1000 pesos (ce qui représente environ 0,28€) pour m'aider dans ma quête. Je décline poliment, ébahi par son attention. Finalement, après 2h sur place, un couple adorable et désolé de ne pas pouvoir m'aider plus, me propose de me rapprocher de la voie rapide. En me déposant ils me tendent eux aussi 1000 pesos. À cet instant, devant leur sourire que je n'oublierai jamais, je n'ai pas su refuser. S'ensuit la galère : j'essaye de faire du stop mais personne ne me prend, je marche avec mon sac à dos 1km plus loin et toujours rien, finalement je prends un bus jusqu'à la ville suivante, je réessaye le stop mais je n'y arrive toujours pas, et enfin je prends un bus jusqu'à Ibagué. Il est déjà 16h, et je ne peux pas me permettre d'aller plus loin car ma quête numéro 2 doit commencer : chercher un endroit où dormir. Or je suis là dans une ville inconnue en tôle ondulée, où presque aucun touriste n'a dû passer depuis quelques temps. Je finis par trouver un petit hôtel suite aux indications de personnes dans la rue. Exténué par cette journée pas du tout telle que je l'avais prévue, je m'endors à 19h.
Le lendemain, à peine obstiné, je veux réessayer le stop. Ce n'est pas possible que tant d'autres y arrivent et que moi j'abandonne après un échec ! Je décide donc de sortir de la ville pour retenter ma chance. Sauf que... Sauf que en sortant du centre, j'arrive rapidement à ce qui ressemble à un bidon-ville. Bon, entre courage et inconscience, je ne sais pas trop où est la limite et je rebrousse chemin pour prendre le bus jusqu'à Armenia. L'histoire me confortera dans mon choix, dans la mesure où la route entre Ibagué et Armenia est une route de montagne empruntée essentiellement par des bus et des camions. À Armenia je veux réessayer le stop encore une fois. Ça va bien finir par venir ! Le problème ici est que pour sortir de cette grande ville, je dois marcher plus d'1h40. Après 30min de marche et une discussion avec une Vénézuélienne, j'abandonne et je prends le bus jusqu'à Salento.
Énervé de n'avoir pas réussi, j'essaye de relativiser et de voir un peu plus loin que le bout de mon égo : je suis quand même loin d'être dans la merde totale, et j'ai finalement réussi à atteindre ma destination. Oh mais c'est quoi toutes ces petites têtes blondes ?? Ah oui, ça fait plusieurs jours que je n'ai pas vu d'autres touristes, et j'avais failli commencer à croire que j'étais le seul Européen en Colombie actuellement. Heureusement Salento me rappelle le contraire. Je rencontre alors des touristes vraiment sympas de toutes nationalités, on parle Anglais et Espagnol en alternance, et face à la tournure des évènements je décide de rester 2 nuits sur place. Je vais donc marcher dans la valle de Cocora avec ses palmiers ayant le record de hauteur (dans les 60m pour certains), je me balade et fais des nouvelles rencontres, et j'ai même l'occasion de participer à un cours de salsa gratuit le soir ! Fait amusant : tous ceux que je rencontre ont la même réaction quand ils apprennent mon âge "What ?! You're traveling alone and you're 21 ? But you're just a baby !". Mince, moi qui croyais que me laisser pousser la barbe me donnait un air mature...
C'est donc le cœur léger et le moral remonté que je repars de Salento. Cependant, je n'ai pas oublié comment je suis arrivé jusqu'ici : en bus. Je décide donc de retenter le coup. Cette fois, je suis prêt et sur la route à partir de 8h30. Et là, le miracle s'accomplit. Je réussis donc en plusieurs étapes à rejoindre Pereira, et après qu'un camion m'ait amené et m'ait offert un ananas (excellent au passage), j'arrive jusqu'à La Virginia ! C'est bon, j'aurais au moins réussi à faire du stop une fois dans ma vie, et les gens que j'y ai rencontré ont vraiment été très gentils. Demain je joindrai Jardín, qui était ma destination, en bus. Peut-être que le voyage se déroulera comme ça finalement : le début du chemin en stop et la fin en bus. On verra, mais au moins j'ai réussi une fois, et ça c'est cool.
Ah, 2e fait amusant au passage : comme Richard Cocciante, j'ai attrapé un coup de soleil, mais pas n'importe comment. J'ai en effet essentiellement cramé du visage et du bras droit. Je vous laisse imaginer dans quelle position se trouve un auto-stoppeur dans un pays où on roule à droite, et vous comprendrez sûrement pourquoi...
Quel régal de lire tes aventures le matin ! Je vais écrire un scénario de film que je vendrai à Hollywood sans t'en parler bien sûr afin de garder tous les droits pour ma pomme (mais je t'offrirai la vhs)
Le bus puis le stop ou stop et bus est un très bon compromis en Colombie, car ce pays est très bien desservi en ligne d'autocar, en plus tu tombes sur des colombiens généreux, il t'alimente (ananas) et te donne quelques pesos.
Tu continues comme ça.
Ah oui tu t' achètes une casquette ou un chapeau bref un couvre chef pour protéger ta tête.....